Retour de l’entrevue de la FFPP au ministère de la Santé
Bravo , la FFPP !. elle semble s’intéresser au sort des 7500 psychologues des établissements de santé touchés par une réforme d’envergure qui verra leur future disparition. Pourquoi ont ils mis quasiment 3 mois pour publier le compte rendu de leur rencontre avec le ministère ? En avril , ne te découvres pas d’un fil, mais ils le font et nous rapportent que le ministère ne nous porte pas vraiment en estime. Ils nous disent même quel costume , les conseillers nous taillent. Passons aux choses sérieuses, voilà, plusieurs années que cela dure, que notre profession est en danger et la FFPP se réveille en publiant ce compte rendu plutôt réaliste sur notre situation. Elle y fait référence aussi à un compte rendu de la CGT, qui ne montre pas vraiment son inquiétude tout en disant que des choses se réforment.Je soupconne la CGT de ne pas avoir entrevu un début de gravité de la situation. La gravité de la situation date de 2004, date de création du titre de psychothérapeute mais les responsables syndicaux et d’organisations de psychologues ont mené d’autres combats stériles :" création d’un ordre, certification européenne, et luttes instestines entre SNP et FFPP. Pourtant, ça n’est pas faute d’avoir alerté ces organisations : plusieurs écrits de psychologues relatent cet état des lieux publié dans "psychologues-psychologie, revue du SNP.
L’aveuglement dont ceux ci ont fait preuve durant ces longues années, a permis au ministère d’affiner son projet de création d’un nouveau métier dans la santé : le psychothérapeute-psychologue. C’est certainement pour cela que le ministère adopte cette posture laconique devant une représentation de psychologues.
Enfin, je vous renvoie à un article publié sur le JDP en juin 2007 et sur sur agoravox où nous vous alertions sur la situation désastreuse des psychologues : http://www.naturavox.fr/sante/A-20-...
Une chose est sure, là nous sommes d’accord avec la FFPP, c’est la réunion des forces , avec les Psychologues de la Base,qui fera que nous sauverons notre métier. Il est urgent que les Psychologues définissent une politique de ce qu’ils soutiennent en terme de soins psychologiques pour nos concitoyens. J P Aubel en PJ le rapport buisson dont parle la FFPP
Retour de l’entrevue de la FFPP au ministère de la Santé : Etat des lieux,
discussions et propositions
La FFPP a rencontré les conseillers de madame
Roseline Bachelot le 15 janvier 2010. Cette rencontre
soigneusement préparée au vu des enjeux des
réformes du champ de la santé s’est soldée par un
dialogue de sourds : les psychologues sont pour le Ministère de la Santé des professionnels encombrants et ingérables. Dont acte !
Le 21 juillet 2009, la loi HPST est adoptée. La mise
en place des Agences Régionales de Santé (ARS) est
en cours.
Les réformes entreprises dans le champ de la santé
bouleversent à terme les pratiques professionnelles
des acteurs de santé.
Des psychologues, pourtant concernés et impliqués
par les réformes en cours, il n’en sera pas question
dans cette loi. Pire, la dimension psychologique est
supprimée dans le préambule de la loi (Fédérer, N°
48, pages 4-6).
Fin juillet, nous demandons un rendez-vous avec
Madame la Ministre de la Santé, Roseline Bachelot.
Notre propos était de souligner le besoin récurent des
psychologues dans le champ de la santé, besoin
régulièrement souligné par les associations d’usagers,
mais également par différents rapports officiels
(IGAS, Sénat, CES,… ). Nous souhaitions envisager
ensemble les raisons qui entravent l’utilisation pleine
et entière des compétences des psychologues. La
lecture attentive du rapport de l’IGAS nous avait
donné, à ce sujet, quelques pistes très intéressantes.
Par ailleurs, la sortie imminente du décret d’application du titre de psychothérapeute (et de son arrêté/cahier des charges) modifiera profondément dans les années à venir, la place du psychologue à travers la demande (la prescription ?) qui lui sera adressée.De tout cela nous voulions discuter.
Madame la Ministre ayant pris connaissance « avec la
plus grande attention de notre demande d’audience »
nous orientera vers Monsieur Alla, conseiller
technique de son cabinet, qui à son tour, nous dirigera
vers les conseillers en charge de la santé mentale :
Monsieur Ronan Le Joubioux (juriste) et Madame De
Penanster (médecin). En préparation du rendez-vous,
nous avions transmis à nos interlocuteurs un dossier
récapitulant l’ensemble des propositions développées
par la FFPP ces dernières années.
Concernant l’article 91 portant sur l’usage du titre de
psychothérapeute, la publication du décret et dans le
même temps, de son arrêté/cahier des charges, nos
interlocuteurs sont restés bien laconiques : « il a été
tenu compte de vos propositions ». La parution du
décret serait imminente. Plus de deux mois après,
nous attendons toujours.
Concernant les autres points que nous souhaitions
aborder, force est de constater l’incapacité à penser
l’idée de coopérations professionnelles, mais bien audelà,
l’idée même du psychologue : « le psychologue ne correspond pas au socle commun définissant un professionnel de santé ». « Ici, c’est le ministère de la santé, donc ce qui ne concerne pas le malade ne nous intéresse pas », « le domaine de la santé s’adresse à des gens malades et pour cela on a des formations », « nous ne voulons plus entendre que parler ça fait du bien », « la profession de psychologue est une entité trop disparate, et le titre de psychologue ne rend pas visible le métier du psychologue ».Nos interlocuteurs auront à coeur de nous rappeler que
le diagnostic (« pierre angulaire de l’organisation des
soins ») relève de la « responsabilité pleine et entière
du médecin ».
Une fois posés ces fondamentaux à savoir une
médecine « lourde », sérieuse, solide, alors oui sans
doute, les psychologues s’ils arrivent a définir leur métier, pourraient, « peut être », s’insérer dans le groupement de coopérations sanitaires, à discuter, sans doute, avec les futures ARS, en demandant à participer à des expérimentations. Ils nous invitent à « nous manifester » dés que les projets seront plus avancés. Et que « peut-être » (l’entretien arrive à son terme) une place est possible auprès du malade et de son entourage mais si et seulement si « on vise au maintien du bien être ».Traduction…..
Les psychologues sont décidément bien encombrants.
Avions-nous oublié que le ministère de la Santé n’a
jamais traditionnellement composé avec notre
profession pour construire ses politiques publiques ?
Si le parlement compte un grand nombre d’élus
médecin, il n’a jamais comporté dans ses rangs de
psychologue. Ne parlons pas du ministère de la Santé
qui a la plus forte densité de professions médicales au
mètre carré. Les psychologues restent des
professionnels difficiles à gérer : ils ne veulent pas
être dans le code de la santé du coté des
paramédicaux, mettent en avant l’importance de
l’autonomie professionnelle, brandissent le code de
déontologie et insistent sur la dimension psychique de
la personne qu’ils entendent bien respecter. Ils sont
critiques avec la politique des bonnes pratiques et les
16
Fédérer n° 54—Avril 2010
politiques d’évaluation comme moyen de contrôle
social. Et pour finir, les psychologues tiennent au
titre de psychologue. Mais le prix à payer est élevé et
la facture salée : on ne retient de la profession et de la
discipline que ses discours, ses divisions et ses
querelles internes. Car de cela, nos interlocuteurs sont
bien informés et en jouent depuis des années. Le
résultat est l’instrumentalisation de la dimension
psychologique au service d’outils de bonne pratique
comme par exemple celui de trousse de bien-traitance
à destination des professionnels, d’éducation à la
santé versus Haute Autorité Santé, le tout mâtiné de
rationnel scientifique. La diversité de notre profession
et de notre discipline est une entité trop compliquée à
saisir pour des interlocuteurs soucieux d’efficience.
…et discussion
Récemment, nos collègues de l’UFM ICT-CGT ont
fait état de leur entrevue avec la DHOS au ministère
de la santé. L’objet de cette rencontre est en lien avec
des revendications statutaires liées aux concours de la
FPH, au temps FIR et à la précarité des emplois de
contractuels. Le compte rendu de la rencontre est
clair : absence de recevabilité de la DHOS (ce qui ne
surprend personne vu le contexte), mais surtout
mépris des arguments déployés par nos collègues.
Pire, la quotité du temps FIR et son utilité est
questionnée. La situation des contractuelles serait en
lien avec les abus du temps FIR.
Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, et nous
l’avions écrit il y a quelques temps dans Fédérer 44.
« il nous faudra défendre la fonction d’un temps
FIR, non pas comme un avantage corporatiste
réservé aux plus chanceux d’entre nous, mais
comme constitutif de notre identité professionnelle.
Que mettons nous dans le panier formationinformation-
recherche, quel retour vers les équipes
et les patients ? Sans doute sommes nous appelés à
le reconsidérer pour mieux le partager au sein des
équipes avec lesquelles nous travaillons. Quel
système d’évaluation sommes nous en mesure de
proposer pour s’assurer
de cette redistribution ? Questions dont nos
politiques accompagnés de leurs conseillers ne
manqueront pas de nous poser »(in fédérer 41). )
Nous y sommes donc : Un grand nombre
d’établissements de la FPH demande aux
psychologues de rendre compte de ce temps FIR en
établissant sur la base de la gestion du temps de
travail une grille horaire comprenant le temps FIR
adapté aux besoins et missions du professionnel.
Proposition recevable, la balle est maintenant dans le
camp des psychologues.
Mais ce que nous retiendrons du compte rendu de nos
collègues de la CGT et à mettre en lien avec notre
propre rencontre, (mais pas avec les mêmes
interlocuteurs) est le désintérêt manifeste pour la
profession de psychologue.
Si ce désintérêt est à prendre en compte, il n’est
jamais agréable de se voir éconduit de cette manière,
il doit avant tout nous conduire à développer une
autocritique qui ne cède en rien sur nos
fondamentaux qu’il n’est pas inutile de rappeler :
– Un titre de psychologue, socle identitaire et
fédérateur de la profession et de la discipline.
– une autonomie professionnelle affirmée
Mais sommes-nous tous au clair avec ces notions
fondamentales et les moyens d’exercice qui doivent
les accompagner dans une pratique quotidienne
rendue de plus en plus difficile.
Le dernier rapport « officiel » signé par monsieur Jean
– René Buisson rapporteur du Conseil Économique,
Social et Environnemental (La pédopsychiatrie :
prévention et prise en charge voir page XX) fait
largement référence aux psychologues : la définition
d’un véritable statut pour l’exercice libéral de cette
profession est posée avec la prise en compte d’un
remboursement des actes. Si cette proposition peut
sembler séduisante au premier abord elle ne doit pas
nous faire oublier qu’il y a derrière l’idée d’une
solution des problèmes récurrents développés plus
haut.
….pour des propositions
La FFPP a beaucoup travaillé sur l’évolution des
représentations autour de la notion d’actes du code de
la santé, de la prévention, de l’évaluation … La place
du psychologue dans le parcours de soin (dispositifs
de prévention primaire, secondaire et tertiaire, les
procédures/démarches diagnostiques et de prise en
charge inscrites dans les réseaux et les services de
soin médical, social et/ou éducatif…) a occupé un
grand nombre de discussions au sein de la
commission « rôle et place du psychologue dans le
champ de la santé ».
Il devient maintenant urgent d’élargir cette réflexion
vers les associations représentatives et notamment
vers les universitaires qui sont une pièce importante
du dispositif. La récente mobilisation d’un grand
nombre d’entre eux face à la menace de voir
l’exclusion des actes des psychologues des forfaits
dépendance des établissements médico-sociaux est
révélatrice de l’engagement qui est le leur (ce point
sera abordé dans le prochain numéro de Fédérer).
Nous devons entreprendre un travail de définition plus
précis concernant l’activité des psychologues dans le
champ de la santé. L’élaboration d’un livre blanc est à
construire. En janvier 2011, la FFPP organisera sur ce
sujet une journée d’étude. Nous souhaitons pouvoir
tracer, au cours d’ateliers, les premiers contours d’une
activité des psychologues dynamique, capable de
prendre en compte les nouveaux défis que nous allons
devoir affronter dans les années à venir :
démographie médicale en baisse ; augmentation de la
demande « psy » ; développement des actions de
prévention ; rationalisation des dépenses de santé ...
Serons-nous prêt à relever le défi ? A la FFPP nous le
pensons et mettrons en oeuvre les moyens d’une
réflexion élargie. Car ce n’est qu’en rassemblant nos
positions, en les élaborant, en se présentant
rassemblée, que notre profession aura quelques
chances de tirer vers le haut ce qu’elle inscrit en
préambule dans son code de déontologie : Le respect
de la personne dans sa dimension psychique est un
droit inaliénable. Sa reconnaissance fonde l’action des
psychologues.
Brigitte Guinot et Michaël Villamaux
Br a
Vos commentaires
# Le 9 avril 2010 à 08:29, par kadija TURKI En réponse à : Retour de l’entrevue de la FFPP au ministère de la Santé
Avec quelles propositions , la FFPP s’est - elle rendue au Ministère ?
Les psychologues de base pourraient _ ils en être informé ?
# Le 10 avril 2010 à 23:58, par kadija TURKI En réponse à : Retour de l’entrevue de la FFPP au ministère de la Santé
En ce qui concerne le temps FIR, il me semble qu’il faut rappeler que notre grille salariale de référence s’est ajustée sur celle des professeurs capétiens, salaire et temps de travail. Bien sûr, nous n’avons pas de copies à corriger, ni même de cours à préparer mais le temps FIR correspond au temps logique de l’inconscient : Temps de voir, temps de comprendre et temps de conclure. On ne demande pas aux professeurs de dire à quel moment de la journée , de la soirée ou du week-end, ils font le travail en sus de leur 18 h de présence.
Allons-nous nous soumettre à la question ?
Catherine HOVSEPIAN, Psychologue CH Marchant TOULOUSE