Les psychologues, espèce en voie de disparition ?
A Audrey Vucher, chers collègues
dommage , Médiapart auquel je suis abonné et fidèle lecteur, nous a toujours habitué à chercher dans les recoins l’information non officielle, c’est raté.
On a bien l’information des organisations officielles mais elle ne représente qu’une partie visible rendue obscure par ses représentants . On peut ajouter qu’ils représentent un petit % de la la profession Pourquoi ? ce serait une autre histoire. Vous analysez le problème des psychologues comme une réaction de mécontentement suite à la parution d’une circulaire restreignant le temps de formation , information , recherche et suite à la parution du décret du 20 mai 2010, qui disqualifie la formation des psychologues et d’autres problèmes plus graves tels , la précarité des emplois.. Ces problèmes sont bien réels et quotidiens pour la profession. Mais ça n’est pas cela qui en fait "une espèce en voie de disparition ?".
Il y a la partie non visible et c’est là qu’en général Médiapart est original. La partie immergée donc n’est donc pas dans l’information officielle des organisations , ni dans l’appel à la grève de ce jour.
Elle se trouve chez les psychologues praticiens qui ont pour beaucoup abandonné les organisations. Ils sont isolés , pratiquent des activités psychologiques , des psychothérapies , des soins psychiques en grand nombre. Ceux ci sont mécontents depuis longtemps pour les raisons évoquées plus haut mais surtout aujourd’hui, mécontents parce que le titre de psychothérapeute que les représentants des organisations demandent va entraîner la création d’un nouveau métier dans les établissements de santé , psychothérapeute précaire (celui làsans temps Fir ) qui ne sera plus de même nature que celui de psychologue. Un manifeste est né de ce mécontentement.
Déjà 700 psychologues l’ont signé et nous appelons tous les psychologues à le soutenir et à clamer à nos organisations qu’il est temps de dire "non" à ce démantèlement d’un métier qui rend un grand service au public , un métier qui a pris en main avec les quelques psychiatres restants la responsabilité de l’exercice des psychothérapies dans les institutions de santé et médico sociales.
Oui une espèce en voie de disparition si on fait ce complément d’informations
Merci en tous les cas pour votre article, les coordinateurs du manifesté restent à votre disposition pour vous expliquer quelques tenants et aboutissants de notre devenir.
Jean Paul Aubel
Membre du collectif des psychologues Hospitaliers
et un des rédacteurs du manifeste.
Ce vendredi 28 janvier, la CGT, SUD-Santé et l’Unsa appelaient les psychologues à faire grève dans toute la France. Rarement mobilisés, toutes les catégories de la profession – du psychologue en cabinet privé au psychologue territorial en passant par le psychologue hospitalier – ont protesté contre la précarisation, la dévalorisation du statut, et le manque de reconnaissance de leur formation. Jacques Borgy, secrétaire général du Syndicat national des psychologues praticiens, affirme que « ce mouvement s’inscrit dans la contestation générale de l’évolution du service public de santé ».En 2010, une circulaire portant sur le temps de travail et un décret modifiant le recrutement ont visé directement les psychologues de la fonction publique hospitalière (FPH).
Si les psychologues se mobilisent pour leur statut, ils s’inquiètent surtout des effets sur les soins de leur précarisation : « Prenons l’exemple d’un psychologue contractuel, explique Marie-Claude Cathelineau, titulaire à l’hôpital d’Anthony dans les Hauts-de-Seine, l’enfant s’attache, noue une relation particulière avec le psychologue. S’il part, cela peut provoquer un choc. On ne peut pas remplacer une relation humaine construite singulièrement. »
Eu égard à la qualité des soins, le décret du 20 mai 2010 encadrant le titre de psychothérapeute préoccupe aussi les psychologues. Inspiré de l’amendement Accoyer de 2004 qui visait à protéger les patients des dérives sectaires, ce décret impose à tout nouveau psychothérapeute d’avoir suivi une formation en psychopathologie clinique de 400 heures et un stage pratique de cinq mois minimum.
Si les médecins et les psychiatres obtiennent de droit ce titre, les psychologues doivent suivre une formation complémentaire en psychopathologie et sont obligés d’enregistrer leurs diplômes auprès de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales pour obtenir un numéro Adeli, consultable par le patient.
Ce titre, Martine Shindo « ne le demandera pas. J’ai déjà été formée pour faire des psychothérapies, et j’en fais tous les jours ». En effet, « dans sa formation, le psychologue étudie la psychopathologie, poursuit Bernadette Rancher, psychologue titulaire, et il pratique des psychothérapies avec les patients qui en ont besoin. Le titre de psychothérapeute vise simplement à disqualifier la formation universitaire générale ».
Le décret prévoit que la formation des psychothérapeutes n’a pas pour obligation d’être dispensée dans un établissement universitaire, mais seulement dans des structures agréées par l’Etat. Ce qui ouvre la porte aux établissements privés. « Après une courte formation, ces professionnels pourraient être payés moins cher. Ce qui les rendraient plus attractifs que les psychologues hospitaliers aux yeux des chefs d’établissement », prédit Martine Shindon qui craint « la création d’une nouvelle profession ».Soumis depuis 2007 à la tarification à l’activité (T2A), le directeur d’un hôpital doit comptabiliser et évaluer l’ensemble de ses services afin d’équilibrer l’allocation des ressources financières. Thérèse Petitpierre rappelle justement que les formations actuelles pour devenir psychothérapeute étant plus ouvertes sur la thérapie comportementale « sont aussi plus conformes à l’évaluation systématique que notre formation en sciences humaines ».
Ce vendredi, plusieurs centaines de psychologues de la fonction publique hospitalière ont manifesté à Paris devant le ministère de la santé, tandis que des rassemblements ont eu lieu en province devant des agences régionales de santé, rapporte l’AFP. « On exprime avant tout une inquiétude et une colère partagées », explique Jacques Borgy. Au risque, en l’absence de revendications communes, de ne pas donner d’objectif au mouvement.