Communiqué Psychologues FPH relatif à la Loi de Santé Mardi 14 avril 2015

UNSA SIEEERPP

Voila un communiqué clair intéressant surtout à considérer l’amendement 1475, cela permettrait une avancée de taille si la profession et surtout ses représentants officiels s’attelaient à construire un vrai projet pour la psychologie clinique.
Au travail !
Un « projet psychologique », dans le projet d’établissement à côté du projet médical, soignant et social.
Espérons que le pouvoir médical va comprendre la plus value que cela représente pour le patient

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Communiqué Psychologues FPH relatif à la Loi de Santé Mardi 14 avril 2015

Depuis 2011 et sans relâche depuis un an, nous, psychologues UNSA Santé et sociaux, en partenariat avec les enseignants chercheurs du SIUEERPP1, avons travaillé à la rédaction d’amendements pour la future Loi de Santé, visant à réinscrire la dimension de soins psychiques, la singularité et la psychologie clinique et pathologique dans le système de soin français.

Nous nous félicitons de la réintroduction de « la prise en compte des aspects psychologiques des personnes » dans les missions de l’hôpital, ce que la loi HPST avait supprimé de façon inattendue et inexpliquée en 2009, suppression qui avait davantage encore fragilisé l’exercice de notre profession.
Nous avons travaillé avec Denys Robiliard, député du Loir-et-Cher, mais également
Rémy Pauvros, député du Nord, pour l’ajout de la prise en compte de la singularité des sujets (amendement 1472 - article 26).

Nous nous félicitons également que notre proposition d’ajouter un « projet psychologique », au projet d’établissement ait été soutenue par M. Robiliard et adoptée, selon l’exposé des motifs suivants : « Pour que l’hôpital accueille les personnes en respectant leur singularité, il est utile de travailler à la dimension psychologique de la prise en charge par un projet psychologique dont il doit être tenu compte lors de l’établissement ou de la modification du projet d’établissement ». (http://www.nosdeputes.fr/14/amendement/2673/1473)

Ces modifications du code de la santé, aussi nécessaires soient-elles pour la profession de psychologue, sont loin d’être suffisantes pour garantir la pérennité et l’assise de leur exercice. Ces avancées, faute de faire des psychologues des « professionnels de santé » non médicaux, ne les prémuniront pas à terme de leur éviction de l’hôpital, et avec eux de la clinique, comme le prophétisait la DGOS l’année dernière.

1 Séminaire Inter-Universitaire Européen d’Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse

Un grand pas aurait été franchi si l’Assemblée Nationale avait adopté l’amendement 1475 proposé par M. Denys Robillard sur proposition des psychologues UNSA santé et du SIUEERPP. En effet, cet amendement défendu avec conviction par Denys Robillard prévoyait un statut de psychologue clinicien dans le code de la santé publique nous offrant ainsi un cadre NI MEDICAL, NI PARAMEDICAL respectant notre formation en sciences humaines et reconnaissant, renforçant et formalisant ainsi les missions de soin psychique que nous effectuons depuis toujours au sein des établissements de santé.

(Lire à ce sujet la présentation de l’amendement 1475, article 30, de D. Robiliard à l’Assemblée le 9 avril 2015 : http://www.nosdeputes.fr/14/seance/4839#inter_75bc11409cf9736c1ec1c0f28f8159fc http://www.nosdeputes.fr/14/amendement/2673/1475 )

L’argumentaire avancé selon lequel la législation actuelle (le décret de 91) est suffisante nous paraît très dangereuse et caduque : ce qui était vrai en 1991, époque où la formation était essentiellement clinique - psychopathologique, ne l’est plus aujourd’hui et ces dernières décennies ont vu apparaître un florilège d’options et d’intitulés de master qui ont fait éclater le cadre du titre unique. La profession est fragilisée, depuis longtemps et de plus en plus, justement parce que la psychologie s’est différenciée en un nombre important de formations très hétéroclites, et souvent très éloignées les unes des autres.

Il ne s’agit pas de faire disparaître le titre unique mais d’apporter des précisions nécessaires sur les spécialités qui existent. Cela nous paraît extrêmement important tant pour les patients reçus dans les hôpitaux et centres de soins que pour les employeurs. Ils doivent être informés de la spécialité du psychologue qu’ils rencontrent ou recrutent.

Nous estimons que c’est à nous, psychologues, de faire des propositions qui respecteront notre autonomie.
Il est urgent que nous puissions avancer ensemble : nous espérons une concertation où
la profession (praticiens et enseignants) saura se saisir de l’ouverture que Denys Robiliard nous a offerte le 9 avril à l’Assemblée Nationale : « Dès lors que le message passe, je veux bien retirer mon amendement pour que ce travail puisse se poursuivre, car il suppose une véritable concertation entre les psychiatres, les psychologues et l’ensemble des professionnels, mais il est urgent de mener cette concertation ».

 

Nous souhaitons donc continuer ce travail de réflexion afin que les psychologues cliniciens puissent continuer à intervenir dans le système de santé par la définition d’une véritable assise institutionnelle qui reconnaisse et formalise nos missions actuelles, et garantisse la place de la clinique dans les établissements de santé tout en respectant notre autonomie.

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