Courrier Intercollége, adressé à Monsieur Robillard :
Actualité de la profession, psychologue à l’hôpital
10 septembre 2015
Courrier Intercollége, adressé à Monsieur Robillard :
Monsieur le Député,
Au nom de l’Inter-Collèges Idf et du Collectif National des Inter-Collèges nous souhaitons vous remercier vivement du travail de réflexion que vous avez initié auprès de l’ensemble des acteurs impliqués dans la défense des psychologues au service d’une clinique attachée à la prise en compte de la subjectivité dans son entière singularité.
Nous sommes pour ce qui nous concerne très sensibles à la façon dont vous avez mené cette réflexion en donnant à chaque groupe la possibilité d’expression qui est la sienne dans une atmosphère de tranquille gravité autour des constats alarmants et questions suivantes :
●discours négatif voire hostile d’une partie du monde médical envers les psychologues qui fut acté par la sortie de la dimension psychologique de la loi HPST ; puis dernièrement au Sénat par le rejet du projet psychologique.
●comment soutenir l’approche plurielle des pratiques et s’opposer au choix arbitraire qui consiste à privilégier les approches comportementales et biologiques ?
●comment conserver l’acquis de la réintroduction de l’approche psychologique dans la loi et aller plus loin : introduire le métier dans le code de santé ? Si oui à quelles conditions, avec quelles précautions ?
●la diminution du nombre de psychiatres et ses conséquences fut également portée à la réflexion
Votre volonté de saisir ce que vous nommez « une occasion historique » de redonner aux psychologues la place qui devrait être la leur au sein des hôpitaux a été entendue et prise au sérieux, nous n’en doutons pas, par la majorité des participants.
Votre dernier message qui met l’accent sur le mouvement d’extinction de la profession à l’hôpital ne laisse plus aucun doute quant à l’urgence de construire une réponse à ces questions et de lui trouver un cadre qui satisfasse à certaines objections et inquiétudes recensées le jour de notre rencontre.
L’entière participation de la coordination de l’IDF et du National à son élaboration actuelle et future vous est acquise.
C’est dans cet esprit qu’il nous semblerait souhaitable que puisse se continuer le travail d’élucidation et d’élaboration que vous avez favorisé en mettant, avec votre aide, une cellule de recherche en place. Celle-ci pourrait être l’occasion de rappeler et de poser explicitement ce qui fonde notre approche clinique et selon quelles modalités la profession peut être concernée par la santé.
Si comme le dit Madame la Ministre « l’entrée dans le code nécessiterait l’étude de son domaine d’intervention, de son mode d’exercice, de sa formation, de son positionnement au regard des autres professions de santé et d’évaluer les impacts financiers et salariaux qui pourraient en résulter », cette cellule de recherche ne pourrait-elle prendre en charge ces questions ?
Bien que les rapports de forces politiques actuellement en jeux ne soient de bons augures, les vents tournent et le travail une fois accompli pourrait constituer le socle nécessaire à la reconquête des approches plurielles de la folie.
En d’autres mots, est-il possible de se donner les moyens d’une fréquence de travail continue qui permette à chacun, compte tenu de sa différence, de participer au travail de construction d’un « plan bis, livre bis ?... » capable, à terme, de garantir l’existence de la profession à l’hôpital ?
Il nous semble en effet urgent de constituer la force de proposition que vous appelez de vos vœux et dont nous avons besoin pour contrer l’arrogance du scientisme médical dont les postures totalitaires relèvent de l’anti-soin.
N’y a-t-il pas là le terreau qui nous rassemble tous ?
Nous savons que le temps nous est compté pour ce qui concerne les échéances rapprochées, mais ne pouvons nous en construire une ébauche ensemble ?
Des psychiatres se battent déjà sous le drapeau des « 39 » dont nous partageons un certain nombre de positions ; combien étions-nous lors de notre rencontre ce mercredi 2 septembre ?
Pourquoi pas des psychologues ? Pourquoi pas nous tous ?
Toute la complexité de ces questions et les propositions qui ont été faîte seront dès le 21 septembre objet d’information et de débat au sein des Inter-collèges, sachez qu’un regroupement du Collectif National des Inter-collèges a lieu le 9 octobre.
Dans l’attente de vous relire, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Martine Vial-Durand, Nathalie Zottner, Marc Turpyn, Jean-Paul Aubel
Pour l’Inter-collèges IDF et le Collectif National des Inter-collèges