ASSEZ ! LA COLÈRE PERSISTANTE DES PSYCHOLOGUES
Appel à mobilisation Nous appelons à la mobilisation tous les psychologues, quel que soit leur champ de pratique, tous les étudiants et enseignants-chercheurs en psychologie, et toutes celles et ceux qui sont préoccupés par la qualité du travail des psychologues, pour faire entendre leur mécontentement. Nous appelons à manifester le jeudi 10 juin 2021 à 13h30 à Paris devant le Ministère de la santé en province devant Préfectures ou ARS selon l’organisation locale proposée
C ’est clair, les psychologues refusent la tutelle médicale sur leur formation et leurs pratiques. Avis aux enseignants en psychologie et aux groupes de psychologues franc tireurs qui ont voulu ou veulent collaborer avec le pouvoir médical. Il n’y a rien à attendre de ce pouvoir médical "qui n’a jamais jamais intégrer dans son mode de pensée le cadre juridique qui a pourtant crée une place aux psychologues dans le champ de la prévention sanitaire, sociale et du soin psychique, cadre qui leur donne une autonomie professionnelle".
Psychologuesenresistance
Le SNP et la FFPP sont engagés depuis mars 2020 dans des négociations avec le délégué ministériel (Ministère de la Santé).
Le SNP tient à manifester sa colère contre les conclusions de ce groupe de travail, imposées par le Ministère.
Une annonce : Suite au Comité Stratégique Santé Mentale (janvier 2020), Mme Buzyn sollicite les organisations pour la mise en place du remboursement des consultations de psychologues. Le principe d’un remboursement permettant l’accessibilité à une population large paraît pertinent sans être dupes du glissement entre l’institutionnel et le libéral.
L’incohérence politique : Le Groupe de travail va vivre des déconvenues successives. Initialement il s’agit d’une mesure générale de remboursement, puis elle est réduite à quelques Maisons de Santé et Centres de santé pour 200 ETP psychologues sur l’ensemble du territoire, puis elle doit concerner l’ensemble des Maisons de Santé et CdS, puis elle revient à 200 ETP. Proposition devenue expérimentale en attente d’extension ! Nous sommes circonspects devant une telle valse et ces changements continuels de cadre.
Une proposition peu acceptable : critique de la formation et proposition d’un Diplôme Universitaire par les Médecins, prescription médicale. Nous rejetons cette emprise médicale.
Un refus : nous refusons le D.U. médicalisé, et proposons une auto-organisation par les organisations de psychologues, des commissions d’agrément et un niveau de qualification. Nous refusons la prescription médicale. Les psychologues, par leur fonction et objet de travail, sont confrontés quotidiennement à une multiplicité de souffrances psychiques et de difficultés psychologiques, y compris dans le cadre de troubles psychiatriques sévères. Nous proposons une réponse rapide à la détresse psychologique actuelle (plateforme, système de consultations). Nos propositions ne sont pas prises en compte.
Mesure 31 du plan Ségur : le changement de cap avec l’introduction, en particulier, des représentants des MSP, médecins généralistes, psychiatres et de la CNAM. Nous butons sur un projet restrictif pour un nombre dérisoire de postes dans un cadre institué. La prescription médicale devient, sous notre pression, Adressage. Mais nous refusons la prescription médicale administrative toujours présente. Nous contestons systématiquement les expérimentations CNAM et la sous-tarification associée.
Des mesures négatives : le SNP va manifester vivement son opposition aux mesures Santé Psy avec son tarif à 30 euros, la mesure 100 % forfait psy enfants avec ses rémunérations indécentes, et nous marquons notre refus de la prescription médicale qui accompagne ces mesures.
Des accords fragiles : ils portent sur le niveau de qualification des psychologues, sur la nécessité du pluralisme des méthodes et théories, sur la disparition de la distinction entre soutien psychologique et psychothérapie structurée par exemple. Il n’est pas sûr que ces accords soient respectés au long cours (cf. arrêté du 10 mars 2021)
Des conclusions insatisfaisantes : si le terme d’adressage est présent, la procédure administrative reste prescriptive. La durée des séances est hors-sol et ne relève que d’une vision technocratique. La tarification, arbitrée curieusement après la fin des négociations, est irréaliste et indécente. L’emploi en MSP entre statut salarié (échelon 9 FPH, indice majoré 590, salaire brut : 2764,75) et statut libéral demeure paradoxal.
PERCEPTIONS GLOBALES :
Non prises en compte des psychologues tant au plan des qualifications, de la réalité de leur travail, de la reconnaissance de leurs statuts et fonctions, de leurs champs cliniques d’intervention.
Sentiment d’instrumentalisation de ce corps de professionnels pour des motifs politiques.
Impression d’être l’objet d’un certain mépris par le ministère.
Non-respect du public reçu et des souffrances ressenties par la population pourtant constamment invoquée.
Non-réponse aux besoins de la population.
Volonté politique de structuration de la profession contraire aux intérêts de celle-ci
POSITIONS DU SNP
Rejet du modèle des Expérimentations CNAM.
Refus des tarifs de consultation jugés inacceptables.
Une prescription médicale incompatible avec un exercice clinique de qualité.
Refus d’un découpage artificiel entre soutien et psychothérapie structurée.
Refus d’une obligation d’une consultation psychiatrique systématique pour valider l’intervention psychologique.
Contestation des contraintes de questionnaires systématisés.
Maintien du pluralisme des approches.
Rejet de l’imposition d’une durée fixe de consultation.
CONCLUSION
Notre désaccord profond sur les conditions de réalisation pour les psychologues
Un rejet du dispositif en raison des points d’incompatibilités
Un refus à s’engager dans ce processus et un appel aux professionnels à tenir ce refus :
Nous appelons les psychologues à marquer leur opposition à ces dispositifs en ne s’y engageant pas : Expérimentations CNAM, Santé Psy étudiants, forfait psy enfants, dispositif de renforcement en MSP/CdS.
Favorable au remboursement le SNP invite les psychologues à se rallier et à adhérer pour négocier des conditions acceptables pour la profession