Courrier du collège des psychologues du CHS de la Sarthe adressé aux sénateurs, députés, préfet, ARS du département ainsi qu’à l’ARS régionale (Nantes).

Suite à ce courrier, ils seront reçu par le préfet le 17 avril.Aujourd’hui ils apprennent que l’ARS serait aussi présente à la rencontre avec le préfet.

Collège des psychologues             A Allonnes, le 2014,
Centre Hospitalier Spécialisé de la Sarthe
20 avenue du 19 mars 1962
72703 ALLONNES 
y.langer@chs-sarthe.fr

 
 Le Collège des Psychologues du CHS de la Sarthe souhaite attirer votre attention sur les difficultés que rencontre la profession de psychologue au sein des établissements publics. Cette difficulté s’exprime à travers une non reconnaissance de son statut et de son haut niveau de qualification. En effet, les psychologues se voient attribuer la grille indiciaire des professeurs certifiés qui est en dessous des niveaux de recrutement et de compétences qu’un psychologue acquiert avec son diplôme de Master 2. En effet, les psychologues étaient recrutés au niveau licence dans les années 70 et ils se sont vus réattribuer la grille salariale des professeurs certifiés en 1991 alors que leur recrutement s’était élevé au niveau d’un D.E.S.S. (aujourd’hui Master 2), introduisant la grille hors classe totalement décriée par toute la profession. Même si elle a augmenté pour 3 ans à 12% au lieu de 6 ans auparavant, cela reste le taux le plus bas des catégories ayant un hors classe. Concrètement, un psychologue débute avec un salaire de 1400 euros net par mois.


On constate aussi une forte précarisation de cette profession à travers la multiplication des CDD et CDI dans la fonction publique (environ 60% des psychologues). Cela ne permet pas à ces agents de bénéficier du statut de fonctionnaire et des droits qui en découlent : pas de prime annuelle, peu de possibilités de gravir les échelons de leur grille (déjà faible). De plus, ce statut précaire ne permet pas une implication dans la vie institutionnelle de l’établissement et donc les compétences de ces psychologues contractuels sont insuffisamment utilisées. Les établissements ne publient que rarement les postes vacants, ne font pas fonctionner la mutation externe (pourtant obligatoire) et donc ne mettent pas en place de concours. Cette augmentation croissante au niveau national va à l’encontre du principe selon lequel les emplois pérennes ont vocation à être occupés par des fonctionnaires (cf. : circulaire DGOS/RH4 n°2010-142 du 4 mai 2010).

Le temps FIR (Formation, Information, Recherche), temps nécessaire aux psychologues pour leur permettre de continuer à se former, est toujours remis en question. Il est parfois accordé, parfois refusé, parfois diminué ou excessivement contrôlé. Ce temps statutaire est nécessaire pour une meilleure prise en charge des personnes accueillies dans nos locaux. Il permet au psychologue d’actualiser ses connaissances, et de notamment être lui-même dans un travail d’analyse de son exercice Mais malgré cela, à chaque arrivée d’un directeur ou DRH dans un établissement, tout le travail qui avait été effectué avec le précédent est à refaire.
J’attire votre attention sur l’énorme travail fourni par les psychologues. En effet, nous sommes présents dans de nombreux services allant de la toute petite enfance aux personnes âgées en passant par la psychiatrie et bien d’autres secteurs encore. Les listes d’attentes s’allongent dans les lieux de consultations, allant parfois jusqu’à six mois, se moquant donc de la souffrance des personnes accueillies, d’autant que les usagers ont su, eux, identifier et reconnaitre notre corps professionnel. De plus, les dernières études (Pierre-Henri CASTEL Directeur de recherches au CNRS, épistémologue et historien des sciences, Xavier BRIFFAULT Chercheur au CNRS, sociologue et épistémologue, membre du Haut Conseil de la santé publique et Anne DEZETTER Docteur en santé publique, économiste de la santé) montrent l’importance d’une prise en charge psychologique dans le parcours d’une personne en souffrance. Cela fait baisser la prise de médicaments, fait baisser la durée du mal-être et donc fait diminuer le coût pour l’Etat d’une prise en charge.

Enfin, nous constatons un véritable décalage entre l’importance du psychologique dans les médias et les discours, et la reconnaissance réelle faite aux spécialistes du psychologique, à savoir les psychologues.

Pour faire entendre une nouvelle fois notre voix et faire suite aux différents mouvements déjà enclenchés, nous comptons manifester et poser un préavis de grève pour le 10 avril 2014. Nous vous associons donc à notre réflexion approfondie sur l’augmentation des salaires, la publication des postes vacants et la reconnaissance de nos compétences.

Restant à votre disposition pour une rencontre afin de pouvoir échanger sur ces questions, nous vous prions d’agréer, , l’expression de nos sentiments les meilleurs. 

 

Pour le collège du CHS de la Sarthe,
Yann Langer, psychologue
Secrétaire du collège.

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