Rencontre entre Sénateurs et Inter-collèges des psychologues hospitaliers

Actualité publiée le jeudi 29 mai 2014

La coordination de l’Inter-collèges des psychologues hospitaliers IDF a rencontré le 13 Mai 2014 Madame GENISSON, Monsieur LE MENN, leurs collaborateurs et Monsieur PRETTO, assistant parlementaire représentant Madame DEMONTES.

Nous souhaitons rendre compte ici de la qualité des échanges ainsi que des points spécifiques abordés au cours de cette réunion.

Une brève présentation de l’Inter-collèges IDF suivie de certains aspects du travail des psychologues ont permis de montrer en quoi les dispositifs actuels vont à l’encontre de la démarche clinique à l’hôpital. Ce fut l’occasion d’évoquer la précarité de la profession (multiplication des CDD et des temps partiels) qui touchent 60% des psychologues dans la fonction publique, ses effets sur les prises en charge des patients tout autant que sur les possibilités d’investissement des professionnels.

Les nombreux effets de la loi HPST ont fait l’objet d’une attention soutenue autour de ce constat partagé par l’ensemble des Inter-collèges régionaux : les préoccupations essentiellement gestionnaires empêchent et dénaturent toutes les pratiques de soin fondées sur la relation et conduisent à la disparition progressive du travail collectif inhérent à toute pratique soignante.

Plusieurs points de discussion :
- L’inflation du dispositif administratif qui vient en contradiction avec le souci d’économie.
- Le fossé entre l’exercice des métiers du terrain et les prises de décisions pyramidales.
- La culture de l’évaluation contraire à la richesse de la singularité des pratiques.
- La disparition du collectif de travail et d’une pensée innovante au bénéfice d’une objectivation et d’une uniformisation des pratiques qui conduit à questionner la place et le rôle de la H.A.S.
- Le choix d’une certaine organisation du travail par la mise en place de protocoles pré-formatés qui déresponsabilisent les soignants et démobilisent toute impulsion de créativité.

Les sénateurs qui ont déjà beaucoup travaillé la question de la T2A ont réaffirmé qu’elle n’était pas réalisable en psychiatrie. Les effets néfastes d’une logique essentiellement gestionnaire de l’hôpital, son organisation principalement pyramidale, ont fait l’objet d’un échange approfondi.

Les propositions de travail de la coordination ont été les suivantes :

●Réintégration de la dimension psychologique dans la loi (modification de l’article L6111-1 du code la santé publique)
●Elaboration des conditions qui rendraient possible l’existence d’un collectif soignant afin de redonner au travail institutionnel sa fonction thérapeutique.
●Engager la H.A.S à formaliser les limites de son champ d’intervention en fonction de ses choix épistémologiques.
●Faire place à la diversité des pratiques en permettant leur libre confrontation dialectique et laisser aux patients l’opportunité de choisir entre différentes orientations.
●Souhait des Inter-collèges d’inscrire cette rencontre dans une continuité afin de participer à la réflexion sur le prochain projet de loi.

Il nous a été précisé que des groupes de travail vont se mettre en place à l’occasion de la future loi de Santé Publique qui inclura un volet Santé Mentale.
La proposition de loi passera avant l’été aux conseils des ministres avant d’être discuté à la rentrée à l’Assemble Nationale.
Les sénateurs nous ont suggéré de prendre contact avec nos partenaires institutionnels, ARS et HAS ainsi qu’avec les autres groupes parlementaires.
Monsieur Le Menn, Madame Genisson et leurs collaborateurs ont évoqué la possibilité de participer au travail de réflexion sur la future loi. La production d’un document écrit qui puisse approfondir les questions abordées a fait l’objet d’une sollicitation de la part des sénateurs présents.

Les coordinateurs de l’Inter-collèges IDF