COMMUNIQUE PSYCHOLOGUES FPH LOI DE SANTE – GRANDE CONFERENCE DE LA SANTE
COMMUNIQUE PSYCHOLOGUES FPH
LOI DE SANTE – GRANDE CONFERENCE DE LA SANTE
Paris,
le 25 novembre 2015
Nous vous faisons parvenir la contribution que nous avons transmise à la DGOS en vue de la dernière réunion du Groupe de Travail n°2 (GT2) de la Grande Conférence de la Santé du 13 novembre dernier.
Pour rappel, la Grande Conférence vise, en substance, à définir les nouveaux contours de l’hôpital de demain et préparer le virage ambulatoire. Elle se prépare en 4 réunions et 3 groupes de travail.
Lors de la précédente réunion du GT2, il nous a été dit que les psychologues ne faisaient pas partie de la démographie hospitalière car n’étaient tout simplement pas professionnels de santé.
Dans ce contexte, nous avons participé à cette dernière réunion pour insister à nouveau sur la place des psychologues et notamment celle des psychologues cliniciens diplômés de psychopathologie clinique.
Y intervenaient les Drs Yvon BERLAND1, Président de l’Université Aix-Marseille et Patrick BOUET, Président du Conseil de l’Ordre des Médecins, sur le sujet des pratiques avancées.
Nous en avons donc profité pour questionner Y. Berland sur son intention de créer des nouveaux métiers (para-médicaux) en pratiques avancées dans le domaine de la santé mentale (cf art. hospimédia ci-joint) dont les missions, comme vous pouvez le voir, nous sont étrangement familières (le tout en 147h) :
Maîtriser l’organisation d’un parcours de soin en tenant compte du patient dans sa globalité
Apprendre la conduite des entretiens d’évaluation, d’orientation, ou motivationnel et de psychothérapie de soutien ;
Apprendre à animer des groupes à visée psychothérapique
cf : http://www.medecine.univ-paris-diderot.fr/index.php/formation-continue/du-di/liste-des-du-et-diu/item/489-infirmier_psychiatrie_sante_mentale
M. Berland fut assez gêné pour nous répondre sachant qu’en 2003, il avait déjà proposé à Roland GORI une "vraie place" pour les psychologues à l’hôpital en échange de la paramédicalisation de la profession, bien évidemment refusée par R. Gori.
( cf "Rapport de R. Gori à JM Fabre concernant la mission définie par la lettre du 15 janvier 2003 en date du 14 avril 2003" in "Pourquoi la psychopathologie clinique, l’Harmattan, 2006, extrait en pj)
Devant notre insistance et notre refus de voir glisser nos missions vers une profession para-médicale, il finit par concéder qu’ils évalueraient les besoins : si une profession déjà existante répond à la demande, il n’y aurait pas de création d’un nouveau métier en santé mentale...
Alors, pourquoi les formations, telles celle de Paris Diderot, fleurissent actuellement, avant le vote de la Loi ?
Il y a fort à parier qu’ils vont rapidement trouver ces fameux besoins auxquels les pratiques avancées, qui vont bientôt sortir des facs, répondront...
Nous en profitons pour témoigner de notre profonde déception quant à l’échec de l’écriture d’un amendement visant à inscrire durablement la profession de psychologue et notamment les cliniciens dans un cadre législatif puis réglementaire comme Denys Robiliard2 l’avait proposé et que nous avions soutenu avec le SIUEERPP3 en avril et encore récemment.
A défaut d’un consensus sur l’écriture de notre participation aux prises en charges sanitaires des usagers et face aux réticences infinies de la profession, la loi s’écrira avec, nous l’espérons, le rétablissement du "projet psychologique" que M. Robiliard avait proposé in extremis en avril et d’autre part, l’inscription des "psychologues" comme "acteurs diversifiés"...
Cela ne garantira pas pour autant la présence des psychologues dans les services de santé (mentale), et encore moins celle des psychologues cliniciens !
Nous venons de passer à côté d’une occasion qui risque fort de ne pas se représenter de si tôt et nous disons à nouveau notre inquiétude quant à la place de la psychologie clinique à l’hôpital et notamment en santé mentale.
Nous déplorons que les organisations syndicales et professionnelles n’aient pas suivi un député qui, respectant notre spécificité et réfléchissant avec nous, proposait de nous aider à inscrire la profession durablement, et ce sous prétexte que les statuts étaient suffisants !
Alors pourquoi en sommes-nous là aujourd’hui ?
Malgré les nombreuses tentatives de l’Unsa et du SIUEERPP pour parvenir à un consensus « minimal » visant à consolider la place des psychologues cliniciens à l’hôpital, les positions partisanes des organisations syndicales et professionnelles l’ont emporté sur l’intérêt de la profession.
Il est temps de ne pas rester sur les acquis d’il y a 30 ans et de préciser la spécificité des psychologues selon leur formation. L’hôpital change, peut aujourd’hui largement se passer des psychologues cliniciens et est en train de s’en donner les moyens !
Si nous n’agissons pas rapidement, il sera trop tard.
Malgré cela, au-delà de la Loi de Santé, nous espérons vivement continuer ce travail avec les autres organisations de la profession.
Pour l’avenir de la profession mais également pour les usagers, il s’agira de garantir la pluralité des approches en matière de prise en charge psychologique des patients et d’inscrire durablement la profession à l’hôpital ainsi que ses missions, sa spécificité, son autonomie d’ expertise et ce, en fonction de la formation reçue.
1Auteur du « Rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire – Professionnels d’aujourd’hui et nouveaux métiers : des pistes pour avancer », janvier 2011
2Député, auteur du rapport d’information en conclusion des travaux de la mission sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie, 18 décembre 2013, dans lequel il préconisait, entres autres, de donner une place de 1er recours aux psychologues cliniciens et leur inscription au Code de la Santé publique dans une catégorie nouvelle, ni médicale, ni para-médicale
3Séminaire Inter-Universitaire Européen d’Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse
Président : Alain Abelhauser, Professeur Psychopathologie Rennes II