Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
Depuis la création du titre de psychologue et le décret d’application définissant les missions du psychologue hospitalier, celui-ci a pris ses responsabilités avec sa formation ancrée dans les sciences humaines à côté de la médecine dans une perspective pluridisciplinaire. Seulement, la politique institutionnelle des établissements de santé a organisé la contribution de notre profession sur un mode hiérarchique, dans une plurifonctionnalité, niant ainsi toute autonomie réelle au psychologue et par la toute la richesse des références épistémologiques de la psychologie. La dérive plurifonctionnelle a généré en réalité un modus vivendi qui attribue au psychologue une fonction d’appoint technique aux pratiques médicales et psychiatriques. Il aura fallu attendre l’année 2016 pour que la contribution de la psychologie clinique et des psychologues soit remise sur le devant de la scène avec un amendement à la loi santé (soutenu par le député Denys Robiliard) qui relance notre contribution disciplinaire, au travers du projet psychologique en faveur des patients à côté du projet médical.
Par conséquent nous souhaitons exercer dans un cadre qui ne peut plus se satisfaire de petits ajustements au service d’une hiérarchie médicale uniquement , nous voulons prendre nos responsabilités dans le champ des soins psychiques, dans le cadre de notre discipline, de nos méthodes et de notre éthique en faveur de l’attention portée aux sujets et à leur subjectivité.
Si décret il devait y avoir ou autre modification légale, il paraît essentiel qu’ils devront tenir compte de l’évolution observée dans toute la société avec la contribution de la psychologie et des psychologues (santé, travail, justice, éducation, formation......).
Voilà, ci-dessous, les points essentiels que nous voulons faire valoir dans le cadre du groupe de travail qui réunit toute la profession pour faire évoluer la profession.
Contribution issue d’échanges de l’Inter collège Franche-Comté associé récemment à L’intercollége de Bourgogne.
Le champ disciplinaire de la psychologie traverse toute l’activité humaine de la société. La psychologie est requise pour éclairer, comprendre et traiter les rapports réciproques entre la vie psychique des personnes et les comportements individuels et collectifs autrement dit la subjectivité dans son rapport aux autres.
A ce titre, les psychologues praticiens, les enseignants chercheurs psychologues, les chercheurs ont la coresponsabilité pleine et entière et en référence du champ disciplinaire de la psychologie.
Dans le cadre de la prise en compte de la formalisation de la réalité psychique de la subjectivité et pour la contribution des psychologues à une société humaine, il y a lieu de
1. Constituer un lieu et définir un territoire hospitalo-universitaire associant la recherche clinique et la pratique clinique pour l’étude du psychisme et le traitement des personnes au travers d’une démarche professionnelle propre, afin de promouvoir l’autonomie de la personnalité.
2. Animer la discipline par :
L’enseignement initial en amenant le niveau de formation à un doctorat de troisième cycle.
La pratique clinique
La formalisation de l’activité et bilan d’activité.
La transmission (stage, supervision)
3. Veiller sur la discipline relativement aux pouvoirs publics et à la déontologie.
J Paul Aubel
Paul Boissenin
Psychologues hospitaliers Inter collège Bourgogne Franche Comté
Vos commentaires
# Le 25 avril 2017 à 15:34, par kadija TURKI En réponse à : Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
La psychologie n’étant pas reconnue comme une profession dans le code de la santé, qui sera responsable du projet psychologique d’un établissement hospitalier ?
Il est difficile de penser que ce soit un psychologue.
Les psychologues sont cités dans cet amendement à l ’article L ;3221-1 comme acteurs diversifiés du soin (placé sous l’autorité médicale dans tout établissement de santé français).
Cet amendement n’est pas passé pour reconnaitre une profession qui n’existe pas mais au nom du progrès consistant à prendre la personne dans sa globalité. Mr Milon dans le débat de cet amendement considère qu’il n’y a pas lieu de dissocier la psychologie de la pratique médicale, elle fait partie de la relation médecin-patient (vu que la psychologie n’existe pas comme profession autonome dans le code de la santé).
# Le 25 avril 2017 à 16:53, par psycho En réponse à : Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
Article L3221-1
"La politique de santé mentale comprend des actions de prévention, de diagnostic, de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale. Elle est mise en œuvre par des acteurs diversifiés intervenant dans ces domaines, notamment les établissements de santé autorisés en psychiatrie, des médecins libéraux, des psychologues et l’ensemble des acteurs de la prévention, du logement, de l’hébergement et de l’insertion."
vous faites référence à cet article. Il n’est dit nulle part que les psychologues sont sous l’autorité médicale, n’étant pas comme vous le rappelez, une profession de santé. Les psychologues sont des professionnels exerçant dans la santé encadrés par un décret, du 31 janvier 1991 portant statut particulier des psychologues de la fonction publique hospitalière .
# Le 25 avril 2017 à 19:14, par kadija TURKI En réponse à : Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
Je crois que nous sommes d’accord, la psychologie n’est pas reconnue comme une profession de santé, mais il y a un malentendu : je n’ai pas dit que les psychologues étaient sous l’autorité médicale, j’ai dit que c’était le soin qui l’était.
Le statut du psychologue au travers des lois, décrets et circulaires stipule l’autonomie des psychologues, leur non appartenance à la profession paramédicale. Le psychologue est sous l’autorité du directeur, non du médecin.
Les psychologues sont utiles aux patients, aux équipes mais pas à la vie financière, politique et décisionnelle de l’hôpital ne comptant pour rien administrativement dans le soin qui n’est reconnu que médicalement.
L’activité du psychologue est côtée avec des outils médicaux qui sont les seuls à ce jour à l’hôpital (pas de raison qu’une administration crée des outils pour une profession non reconnue).
Alors quelle autonomie ?
Peut être avec le patient mais quel sera le statut légal de ce travail ? L’existence administrative de cet acte sera sous nomenclature et responsabilité médicale.
Bref le psychologue ne pèse pas lourd là ou ça compte.
Le nerf de la guerre c’est la reconnaissance de la psychologie comme profession de santé indépendante de la médecine (et non autonome, terme très néfaste à un travail en équipe) .
Qu’en pensez-vous ?
# Le 25 avril 2017 à 23:22, par psycho En réponse à : Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
je prolonge mon commentaire:La profession est jeune, il est temps de se mettre au travail pour offrir à la population des soins psychiques de qualité non soumis aux diktats médicaux mais en lien avec une médecine tolérante et ouverte à la psychologie.
La société n’a jamais faire inscrire dans la loi que les médecins devaient avoir la tutelle sur la psychologie et donc sur les psychologues : cela s’est fait sur le mode d’une relation de soumission à une autorité le plus souvent. Pourquoi ? Patrick ange Raoult a écrit sur ces questions
# Le 26 avril 2017 à 08:49, par psycho En réponse à : Pour une évolution du cadre d’exercice de la psychologie clinique dans les établissements de santé .
« L’insanité psychologique ou la mélancolie d’une profession ».
ça parle des psychologues et c’est très intéressant
connaissez vous ?