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A l’heure de l’Europe, l’enjeu de ce que veulent les organisations de psychologues pour leur profession :

14 décembre 2009, 09:30, par psycho

2 alternatives non démocratiques ci dessous, chacun se renvoit la balle. Cependant ils n’ont pas vu qu’un pan de la maison avait quasiment disparu !!!La psychologie clinique et les psychologues cliniciens

. 1 : la position de la FFPP : PAS D’ORDRE PROFESSIONNEL POUR LES PSYCHOLOGUES

le communiqué en pdf

Les organisations de psychologues du GIRéDéP (Groupe Inter organisationnel pour la Réglementation de la Déontologie des Psychologues) regroupant 25 syndicats ou associations*, ont rencontré le samedi 24 octobre 2009 les confédérations syndicales (CFDT, CGC,CGT, FO) et des syndicats.

Ces organisations, confédérations, syndicats représentent plus de 18 000 psychologues.

Elles s’inquiètent des dérives dans l’usage de la psychologie,

Elles rappellent la nécessité de permettre aux psychologues d’exercer leur métier dans le respect du droit des personnes.

Elles se prononcent à une large majorité contre la création d’un ordre professionnel des psychologues.

Elles décident de poursuivre la réflexion commune pour déterminer les voies les plus adaptées à la défense de leur déontologie, à la garantie de leur exercice professionnel, à la qualification de leur profession.

Elles invitent toutes les organisations, syndicats ou associations non encore signataires à les rejoindre dans cette démarche.

Courriel de contact : giredep@gmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Organisations signataires :

*ACOP-F ; ADEN ; AEPU ; AFPEN ; AFPL ; AFPSA ; AFPTO ; AGE EN AGE ; ANaPS ; ANPEC ; APFC ; A.Psy.G ; Co-Psy-SNES (FSU) ; CPCN Ile de France ; CPCN Atlantique ; CPCN Languedoc- Roussillon ; CPT13 ; FFPP ; Institut P. Janet ; PROPSYCLI ; Psyclihos ; SFP ; SFPS ; SPPN ; SNPsyEN (UNSA Education) SNPES PJJ-FSU,CFDT santé sociaux, CGC,FO,SNUipp -FSU,UFMICT-CGT.

2 la position du SNP : POUR UN ORDRE PROFESSIONNEL Des craintes ? Non, un combat ! Faire respecter l’indépendance inhérente à l’exercice de notre profession et militer pour la mise en place d’un ordre professionnel des psychologues : deux résolutions phares largement approuvées lors de notre congrès, à Lyon en juin dernier.

D’autres psychologues militent contre un ordre professionnel au côté du Giredep. Voient-ils que cette opposition mène tout droit à une certification européenne, « le système Europsy », piloté par le Cofradec ? Inviter au refus de l’ordre professionnel fait vraisemblablement partie d’une stratégie chez ceux qui souhaitent la mise en place d’une « certification européenne ». Là où l’ordre professionnel pourra instaurer un cadre de référence à notre exercice, un cadre à même de défendre la pluralité des pratiques, la certification serait le plus petit commun multiple des psychologues d’Europe, véritables Furculae Caudinae construites sur des référentiels forcément normatifs comme ceux de toutes les certifications mondialisantes, réductrices de nos pratiques et risquant, en particulier, d’amoindrir la place de la clinique au profit de pratiques plus aisément quantifiables et modélisables. Ne nous privons pas de relire Claude Lévi-Strauss...

Refuser l’ordre professionnel semble être aussi, un refus de la mise au pas. Spécialistes de l’écoute du sujet nous ne pourrions nous laisser mettre en ordre ! N’est-ce pas là se gargariser de mots, croyant ainsi mettre à l’abri de tout ordonnancement le sujet désirant. Garder cette position, tel un Kant aux mains propres mais qui n’aurait plus de mains, nous met en danger : un tel refus d’organisation de la profession, nous priverait des moyens de défense nécessaires pour faire entendre notre indépendance.

Pensez-vous que la créativité des architectes ait été amoindrie par leur ordre professionnel ? Ne voyez-vous pas que les professions possédant un ordre professionnel résistent mieux à l’instrumentalisation de leurs pratiques ?

Traditionnellement, les centrales syndicales sont contre les ordres professionnels qu’elles assimilent aux corporatismes anciens. S’appuyer sur cet état de fait pour laisser entendre que tous les psychologues qui adhèrent à une confédération syndicale sont contre un ordre n’est pas loin du fallacieux. Dans de nombreux pays les psychologues sont organisés en ordre professionnel sans que ce corporatisme des temps anciens n’y perdure plus qu’en France. Les ordres professionnels ne sont plus des opposants des organisations syndicales.

D’autres objecteront que les infirmiers sont massivement opposés à un ordre et que nous devrions les suivre. Cette opposition est compréhensible pour une profession massivement organisée autour des prescriptions médicales et d’un rôle propre soigneusement délimité par un décret de compétences, profession, de surcroît, inscrite dans les professions encadrées par le ministère de la santé.

Psychologue est une profession libérale, quel qu’en soit le mode d’exercice, salarié, agent public ou travailleur indépendant. C’est pour cela que nous avons besoin d’un ordre professionnel afin de faire respecter, sur la base de celui-ci, notre indépendance inhérente à l’exercice de notre profession. Sinon, la certification européenne tiendra lieu de cadre à notre exercice et, pis encore, celui-ci sera réduit à des listes de tâches à accomplir sous prescription ou sur ordre...

Une journée sur la formation professionnelle et le système EuroPsy, est organisée fin janvier sur Paris. J’invite tous ceux qui souhaitent que notre profession garde cette indépendance indispensable à son exercice à y participer.

Résistons aux sirènes qui diabolisent l’ordre professionnel, indispensable à la structuration de notre profession et à sa reconnaissance !

Jacques Borgy

Secrétaire général